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Le sujet abordé ici est destiné à un contexte de survie et d’effondrement, et ne s’adresse qu’à des individus responsables. Restez prudent, ne faites pas les cons avec ça, ce pourrait être gravissime. N’improvisez pas de rechargement de munitions, en poudre ou projectiles, sans manuels ni tables de rechargement adaptés. Je ne saurais être tenu pour responsable d’un accident ou d’une mauvaise utilisation des connaissances transmises dans cet article.
Le calibre 12, comme tous les calibres de fusils à canon lisse (10, 16, 20…), est connu pour être ultra-polyvalent. D’une seule arme, on pourra tirer de tout petits oiseaux au vol, des sangliers en battue, des lapins à l’approche ou défendre sa vie et celles de ses proches, simplement en adaptant la cartouche à l’usage : grenailles et chevrotine de toutes tailles, balles, fusées de détresse, caoutchouc, gros sel, cotillons…
Polyvalent certes, mais le « gros douze » fait une chose assez mal : tirer loin avec puissance et précision. Pour cet usage, il faudra mieux utiliser une carabine !
Sans arme à canon rayé tirant une seule balle, on pourra remplacer les cartouches à projectiles multiples (qui se dispersent) par des cartouches adaptées : soit par des variantes à bourres godets « longue distance » pour gagner quelques mètres, soit par des cartouches à balles. Là, le choix est vaste : Brenneke, Sauvestre, pellets, sabots, slugs…
Toutefois, il se peut que ces cartouches à balles ne soient pas sous la main à un moment donné, pour une raison ou une autre. Rupture d’approvisionnement ou de stock, toutes tirées, munitions trop chères, pénurie… Les raisons pouvant causer leur absence pile quand le besoin se fait sentir existent.
Voici donc 3 méthodes de survie pour remplacer les cartouches à balles industrielles, allant de celle offrant la meilleure qualité à la plus expéditive en cas d’urgence.
Première méthode : les slugs maison.
Avec un calibre 12, il est assez simple de recharger ses munitions. Pour peu que l’on ai les bons outils, on pourra fabriquer nos propres cartouches. Sans même acheter d’éléments spécifiques, il est possible de transformer des cartouches à grenaille ou chevrotine en cartouches à balles.
Pour cela, il nous faut :
- des cartouches à grenailles
- un cutter
- un creuset ou casserole en fonte
- un réchaud de camping, ou un feu
- un moule à slug, Lee ou fait-maison.
Après avoir découpé proprement le sertissage des cartouches, on verse la grenaille dans le creuset pour faire fondre le plomb. Portez gants et masques FPP3 au minimum, le plomb est dangereux et toxique. Une fois le plomb fondu, il suffit de le verser dans les moules pour créer des balles. Une fois froides et démoulées, on pourra enfoncer nos balles dans la bourre d’origine des cartouches.
Si vous n’avez pas de moule manufacturé, vous pouvez en fabriquer un en perçant des trous de 18mm dans une planche de 20mm d’épaisseur. Les cylindres de plombs moulés dans ces cavités feront des balles de fortune, une fois elles-mêmes percées d’un coté pour les creuser et les alléger un peu.
Pour ne pas avoir à toucher au chargement de poudre, l’idéal est d’avoir des balles de même poids que la grenaille contenue d’origine dans ses cartouches, pour une pression régulière et un tir sûr. Par exemple, avec un moule Lee qui fait des balles d’une once (28gr), j’utilise des cartouches de ball-trap de 28gr de grenaille. La dose de poudre sera ainsi adaptée au projectile.
Seconde méthode : Les Wax Slugs, les balles à la bougie.
La méthode précédente à l’avantage d’offrir des projectiles propres et sûr, en produisant de vrais balles de plombs. Cependant, elle nécessite d’avoir un peu de matériel, notamment un creuset et un moule.
Pour transformer des cartouches à grenaille en cartouches à balles, cette seconde méthode ne requiert que :
- des cartouches à grenailles et un cutter toujours
- une simple casserole
- une cuillère à soupe
- une source de chaleur, réchaud ou feu
- des vieilles bougies
Une fois l’opercule du sertissage ouvert proprement avec le cutter, mettez cire et grenaille dans une casserole et faite chauffer le tout. Dès que la paraffine est entièrement fondue et liquide, et avant que ça ne brûle, on retire du feu. On verse ensuite les plombs à la cuillère dans les cartouches ouvertes, avec un peu de sa sauce cire-plomb. Fini !
En refroidissant, la cire va figer et faire de la grenaille un bloc cylindrique, parfaitement moulé dans la cartouche et collé à la bourre. Voilà notre balle !
Tirée, cette vulgaire balle en bloc de cire et plombs se maintiendra jusqu’à sa cible, pour finalement éclater à sa surface ou à l’intérieur, se fragmentant et retrouvant son état de grenaille en y dépensant tout ses Joules. L’impact est énorme, puissant comme une balle, presque aussi précis et tout en ajoutant un effet de fragmentation. Dévastateur.
Troisième méthode : la Cut Shell, ou Cartouche Corse.
Cette dernière technique est la plus rapide à mettre en place, mais également la plus risqué, la moins précise et la moins efficace. À ne réserver que pour les situations d’urgence, étant éprouvante pour votre arme et dangereuse pour le tireur.
Il vous faudra seulement :
- une cartouche à grenaille
- un couteau.
Des éléments que nous avons toujours en somme ! Pas besoin de plus d’outils ici.
L’idée est la suivante : en coupant où il faut et en faisant une amorce de rupture sur notre cartouche, l’étui de la cartouche lui-même devient notre balle. Je m’explique.
Prenez votre cartouche et localisez à l’intérieur la poudre (dans le culot de laiton), la bourre (au dessus de la poudre) et la grenaille (zone dure au bout). Coupez l’étui au niveau de la bourre sur presque toute sa circonférence, juste sur l’épaisseur de l’étui. Ne tranchez pas la bourre en même temps. Ne laisser de l’étui qu’une petite amorce de rupture, d’environ 1mm. Votre cartouche est presque coupée en deux !
Lorsque vous tirerez cette cartouche coupée, le millimètre de plastique maintenant encore l’ensemble solidaire « fera fusible » et cédera. Le sertissage de la cartouche ne s’ouvrira pas pour laisser sortir les plombs, comme lors d’un tir normal de grenaille. Toute la moitié avant de la cartouche (bourre, grenaille et étui compris) est tirée ensemble, sous la forme d’une seule grosse balle de plastique de 18mm fourrée de plombs.
La pression augmente considérablement lors du tir, voilà pourquoi cette technique est très dangereuse. L’arme pourrait exploser et blesser très gravement le tireur. Dans le meilleur des cas, vous sentirez une très nette différence de recul ! N’employez cette technique de survie que si le fusil est éprouvée aux fortes pressions et si la situation l’exige.
Balistiquement, la précision est très moyenne et la portée est inférieure à celle d’une vraie balle, mais la bande 50-100m est atteignable sans souci. Cette « balle » se fragmentera à l’impact, ou pénétrera entière dans sa cible pour créer une énorme cavité terminale dans l’objectif. Improvisé mais efficace !
Voilà pour ces 3 méthodes en mode plus ou moins dégradé pour remplacer vos cartouches à balles en cas de besoin ou d’urgence.
Gardez ces 3 méthodes dans le coin de votre tête, cela pourra servir un jour.